Pour en finir avec le cryptage.

 

 

La cryptologie, étymologiquement la science du secret, ne peut être vraiment considérée comme une science que depuis peu de temps. Cette science englobe la cryptographie ; l'écriture secrète, et la cryptanalyse ; l'analyse de cette dernière.

 

La cryptographie vient du grec kruptos qui veut dire caché et de graphein qui signifie écrire. La cryptographie se représente par des cryptogrammes.

Pour produire un cryptogramme, il faut utiliser un chiffre.

 

Le chiffre :

Anciennement on utilisait le terme « code secret », mais ce terme n’est pas correct.

En cryptographie, le chiffre représente la méthode utilisée (algorithme par exemple) pour produire un cryptogramme.

En matière de chiffrement, les chiffres les plus connus sont DES, RSA et AES.

Un chiffre peut nécessiter une clé (aussi appelé « mot de passe », mais ce terme est inexacte).

 

Les clés :

Les chiffres à base de clés utilisent 2 techniques : le chiffrement symétrique ou asymétrique.

Ainsi, il existe plusieurs type de clés ;

·         pour le symétrique on parle de clé secrète (ou clé de session si celle-ci est volatile)

·         le couple clé publique/clé privée pour le chiffre asymétrique.

 

Le code :

Dans le langage courant on parle souvent de coder/décoder et décodeur !

Le terme est souvent mal utilisé, le codage consiste en un indexage d’une information complexe par un code (souvent un nombre) simple.

Par exemple les villes ont un code ‘postal’.

Le codage se base sur un dictionnaire qui réalise la bijection entre l’objet identifié et son code. Le codage n’est pas de la cryptographie, car on ne cherche pas à cacher l’information, le but est de réduire la quantité d’information à échanger, ou d’en facilité la représentation dans le but d’automatiser sa manipulation.

 

Crypter/Cryptage :

Le terme « cryptage » est un anglicisme, tiré de l'anglais « encryption ». En français, on doit employer le mot chiffrement.

Les chercheurs français ont décidés de se baser sur le mot « chiffre » pour traduire les opérations de cryptographie : on obtient chiffrement et déchiffrement. Cela veut dire, utiliser un chiffre, et donc utiliser une méthode pour produire un cryptogramme.

Crypter pourrait signifier, produire un cryptogramme mais sans méthode particulière. Ce qui ne serait pas très pratique pour le destinataire du message, il ne saurait pas déchiffrer, il faudrait donc décrypter …

Les anglophones sont moins précis sur le terme, et le chiffrement ce dit « encryption ». Ce mot en revenu a tord dans la langue française, notamment par les médias qui parlent de chaine cryptée, en parlant des chaines payantes…

Mais on trouve chez les anglophones des puristes, qui militent pour l’usage des termes « encipherment » et « decipherment », le sens est meilleur, mais contrairement au français, ce ne sont pas les termes officiels. Par contre cryptogramme se dit « ciphertext ».

Ainsi on se retrouve avec un beau mélange, les PKCS parlent de « encryption » et les RFC de « encipherment »…

 

Décrypter :

La généralisation du chiffrement pour protéger l’accès aux données, a fait naitre une nouvelle discipline : « Break the code ! » La cryptanalyse, ou l’art de casser le chiffrement ; faire une attaque sur les données chiffrées pour obtenir par la force le message en clair.

Cette pratique est très utilisée pendant les guerres, lors de l’interception de messages ennemis. Pour le grand public ceci donna naissance par exemple aux « décodeur pirate CanalPlus » (On pourrait donc employer le terme de décrypteur).

Ainsi le terme décrypter s’est installé dans la langue française avec un nouveau sens : déchiffrer sans connaitre la méthode et/ou la clé ; par la force par exemple.

Le mot décrypter est donc pleinement justifié.

L’inverse (crypter) est absurde, on ne chiffre pas sans connaitre la méthode, cela n’a pas d’intérêt.

Il apparaît donc que mis au regard du couple chiffrer/déchiffrer et du sens du mot « décrypter », le terme « crypter » n'a pas de raison d'être (l'Académie française précise que le mot est à bannir et celui-ci ne figure pas dans son dictionnaire), en tout cas pas dans le sens où on le trouve en général utilisé. Il en va donc de même pour le mot cryptage…

 

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